Construction d’un centre culturel, médiathèque, salle polyvalente et services associés

Maître d’ouvrage
Ville de l’Espira de l’Agly
Architecte mandataire
Continuo
Lieu
ParisEspira de l’Agly
Surface
1300 m2
Coût Total
2.000.000 € €
Mission
concours
Statut
projet finaliste

Même si toutes modifications du paysage urbain requièrent une réflexion sur la continuité entre l’existant et « l’à bâtir », cela est encore plus vrai en ce qui concerne la création d’un espace public, par nature voué à devenir un lieu de référence et de culture au sein de la ville.

LE LIEU

La parcelle du projet est bordée par deux axes historiques structurant le développement de la ville : la rue Thiers et la rue du Quatre Septembre. Sa forme très allongée sert d’axe de connexion entre le centre historique et la nouvelle ville. Elle est délimitée au sud/est par le nouveau Hall commerçant et au Nord-ouest par la place de la Mairie. Un passage piéton très arboré, sur l’Allées Jean Teulière, crée un lien puissant entre la place du Docteur Jaupart et la place des Magnolias.
La création de places de parking est envisagée sur le côté Est du bâtiment.

L’IDÉE

Le projet possède une forte valeur culturelle, non seulement par sa destination : il s’agit de concevoir un centre culturel polyvalent, mais aussi par son implantation au sein d’un centre urbain riche et pluriel, à la fois historique et moderne.
L’analyse urbaine nous a permis d’identifier plusieurs axes de passage et lieux significatifs d’un point de vue social, historique ou architectural, ainsi que deux bâtiments : la magnifique Église de Sainte-Marie, datant du XIIème siècle et l’ancien couvent Saint Louis Notre Dame, aujourd’hui devenu collège.
Le lieu doit bien sûr se fondre dans le tissu architectural et culturel de la ville, mais il ne s’entend pas comme une auto-célébration ou une « apologie matérielle » du formalisme architectural, mais plutôt comme un centre de rencontre urbaine polyvalent, un cœur d’activité créé par la ville et pour la ville.

LA RÉPONSE ARCHITECTURALE

Le projet s’articule autour des axes Cardo et Decumano, et vise à faire de l’endroit un lieu entièrement connecté à son tissu urbain, tant par son implantation, que par son organisation spatiale. Il nous est de plus apparu évident d’inviter les lieux et bâtiments emblématiques de la ville et évoqués lors de notre analyse du lieu, au cœur de notre réflexion architecturale, mais aussi de penser le complexe en fonction des axes de passage, des flux humains et de la manière de se déplacer dans l’environnement urbain. L’organisation spatiale des bâtiments du rez-de-chaussée permet l’accueil de manifestations culturelles éphémères et crée un axe de passage qui devient lieu de rencontre. La partie orientée vers la mairie arbitre une salle polyvalente et une scène tandis que la salle d’expo s’ouvre sur une placette en relation directe avec le hall commerçant. De par sa destination même, un centre culturel nécessite la création d’espaces polyvalents : ici, les salles du rez-de-chaussée sont modulables et s’ouvrent complétement afin d’effacer les limites extérieur/extérieur et de créer des espaces hybrides. Dans le même principe, les baies vitrées au fond de la scène créent une scène traversante, orientée d’un côté vers la salle polyvalente et de l’autre, ouvrable sur la place de la Mairie. L’espace s’ouvre sur la ville et la notion de capacité d’accueil s’efface, permettant alors chacun d’assister aux manifestations publiques programmées.
L’orientation est pensée de manière à faire du bâtiment un écran de protection contre les vents dominants et l’intense chaleur d’été tout en valorisant l’Allées Jean Teulière.
Apposée sur les bâtiments du rez-de-chaussée, la médiathèque crée naturellement un préau qui, connecté à la salle d’exposition, qui s’ouvre complétement et permet une multitude de configurations de l’espace architecturale et urbain. La structure de la médiathèque, revêtue de tôles d’aluminium laquées est une réinterprétation contemporaine des enduits “cœur de bœuf” qu’on retrouve dans la région et dont quelques exemples sont encore présents au sein de la commune.

Le cloître et ses lignes pleines, rythmées nous sert ici de grammaire visuelle et inspire l’organisation spatiale de nos façades. Au sein même du complexe : on retrouve des références architecturales à des bâtiments historiques, comme un puits de lumière, représentation symbolique du clocher, qui vient d’éclairer naturellement le Rez-de-chaussée.

Les matériaux utilisés : briquettes ou enduits ocre rappellent ceux utilisés dans la tradition constructiviste locale. Les cheminements extérieurs, en stabilisé ocre, ou encore les sols du préau et de salle d’exposition, recouverts de briques, permettent de créer un « socle » massif qui inscrit harmonieusement le bâtiment dans l’esthétique des constructions existantes Les calepinages, identiques à l’étage et au rez-de-chaussée, usent de la même rythmique et créent un ensemble architectural à la fois traditionnel et moderne.

L’espace extérieur est quant à lui organisé et végétalisé de manière à servir d’écrin au complexe, mais aussi servir de lieu convivialité, de passage et de lien entre la mairie et le complexe et de manière plus général de faire du lieu un lien entre le centre historique et la nouvelle ville.