Construction d'un ensemble de 10 logements collectifs avec RDC actif

Nombreuses opérations immobilières, conçues à différentes époques, ont généré des fronts urbains constitués de bâtiments variés et souvent en dissonance entre eux. Ce projet s’insère dans ces fronts comme élément de liaison architecturale et urbaine

LE LIEU

La parcelle se situe au 17 rue des quatre che­minées, de forme rectangulaire, elle a une lar­geur de 10.2 m environ et une profondeur de 16.3 m.

Au nord une maison particulière de R+1 + combles longe la limite séparative sur environ 10 m, tandis qu’au sud un bâti­ment de R+4 longe la limite séparative d’environ 9.4 m avec un sous bassement au RDC sur la totalité de la limite séparative.

La limite en fond de parcelle donne sur un cœur d’îlot végé­talisé constitué essentiellement de maisons particulières, à l’Ouest, la limite parcellaire sur rue donne sur la place de mar­ché. Contrairement au développement rapide et hétérogène des îlots autour de la place du marché, l’îlot, dont la parcelle fait partie, est déjà défini pour sa plus grande partie, dès le dé­but du XX siècle.

L’IDEE

L’idée était ici de concevoir un bâtiment qui réponds aux besoins programmatiques tout en connectant un bâtiment au R+4 et une maison individuelle et en s’intégrant dans un front hétérogène urbain. Le trait d’union se fait par une façade minérale uniforme que grâce aux modénatures crée une relation avec la lumière grâce aux ombres portées. La volumétrie est définie afin de garantir l’ensoleillement des parcelles voisines tout en cherchant des logements traversants et des partie communes éclairées naturellement.

LA REALISATION

Le bâtiment est conçu entièrement en structure bois. Etant le seul bâtiment en structure bois, nous nous sommes donc demandé comment pouvoir avoir une façade mi­nérale qui reste dans le développement durable, qui demande très peu d’entretien, mais qui à la fois soit représentative de notre époque et respectueuse de son contexte historique. La ré­ponse est de ne pas trouver un matériau qui soit juste un exer­cice formel de revêtement, mais le vrai résultat d’un contexte historique et urbain. Nous avons choisi de travailler cette re­lation dans l’essence même de la matière. Les façades seront donc composées de modules préfabriqués en béton bas car­bone. Ce béton est généré à partir du ciment produit par des déchets de la production industrielle comme les laitiers, argiles et gypse. La fabrication de ce ciment se fait à froid. Le béton qui en résulte a de très faibles émissions de gaz effet serre, car il est produit sans l’utilisation de fours et en utilisant des ressources locales comme les déchets produits par les usines. Les déchets des usines deviennent dans ce cas une ressource même pour la production du matériau de façade. Les deux ma­tériaux principaux de constitution du bâtiment (bois et béton), en antithèse apparente, se lient par leurs propres qualités et par leur respect pour l’environnement.